Abstract |
Depuis plusieurs années, l'émergence de la Chine sur la scène économique mondiale préoccupe les opinions publiques. Le spectre du péril jaune, né à la fin du XIXe siècle, réapparait. Le péril jaune prend d'abord la forme d'un péril militaire. Les Européens craignent l'instabilité politique qui caractérise l'Extrême-Orient. Les conflits s'y succèdent en exposant les Occidentaux établis en Asie : la guerre des Boxers en 1900 et la guerre russo-japonaise en 1905. Le péril jaune apparaît aussi comme un péril démographique. La présence croissante des Chinois de par le monde est avérée. Les communautés asiatiques se caractérisent par l'absence de volonté de s'intégrer dans les pays où elles s'implantent. En Europe, les tensions entre les communautés d'origines européennes et asiatiques dans l'aire pacifique sont perçues comme de mauvais présages. C'est bien le péril jaune économique qui est le plus souvent dénoncé. Le rapide décollage de l'industrie et du commerce du Japon inquiète. Les Asiatiques semblent capables de concurrencer les Occidentaux. Nombreux sont ceux qui considèrent alors que la Chine peut évoluer comme le Japon. L'argument des bas salaires asiatiques, fondement d'une concurrence déloyale, est l'argument premier sur lequel repose la crainte du déclin économique de l'Occident. Cette crainte n'est pas partagée par tous. En France, le député Paul d'Estournelles de Constant considère cette concurrence nouvelle comme une évolution normale. Il pense que l'Occident doit relever ses manches pour œuvrer à son redressement plutôt que de dénoncer, de façon stérile, l'essor de l'Asie. Il défend l'idée que le salut des Européens repose sur l'union économique et politique. |